Fondation Toya rappelle à propos des violences sexistes envers les femmes et les filles: “Medam yo pa responsab vyolans seksis k ap fèt sou yo »

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C’est dans le cadre de la quinzaine d’engagements féministes organisée par les Jeunes Filles Leaders de la Fondation Toya, que les adolescentes du programme Global Girl ont réalisé, samedi 19 mars,  une causerie autour du thème «  Medam yo pa responsab vyolans seksis k ap fèt sou yo ». En quelque sorte, pour répéter un langage propre au milieu feministe, la honte doit changer de camp.

La causerie s’est déroulée dans les locaux de la Fondation Toya, à Delmas 60, Musseau, dans le créneau horaire où se tiennent habituellement les réunions hebdomadaires des Jeunes Filles Leaders, une initiative de la Fondation Toya pour accroître l’engagement et le leadership chez les jeunes filles. Samedi 19 mars, entre 2h et 4h, l’événement était ouvert au public, constitué uniquement de filles, et diffusé en direct à travers les réseaux sociaux. Cette activité était tenue par des adolescentes de Global Girl Project, un programme international qui cible les filles des pays en développement en vue de faire naître en elles le leadership et l’engagement nécessaire pour les changements sociaux. L’idée est de contribuer au renforcement de leur capacité et de les aider à réaliser, au terme de la session, un projet social pouvant impacter leur communauté.

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L’activité a débuté par un sketch sur le harcèlement de rue. Les adolescentes ont peint une scène de la vie quotidienne des femmes haïtiennes : une femme harcelée en pleine rue à cause de sa  manière de s’habiller et de ses rondeurs généreuses. L’un des signes évidents que l’espace public n’est pas un endroit où ni la femme ni les adolescentes sont en sécurité.

S’en est suivi une prise de parole où,  tour à tour, les adolescentes ont défini la violence faite aux femmes et aux filles comme étant tout acte commis à l’encontre d’elles à cause de leur genre. Puis, elles ont énuméré les divers types de violences basées sur le genre avant de définir  le sexisme et de citer les types de sexisme.

Le travail a été fait avec brillot, les filles ont illustré chaque type de violence et de sexisme par un exemple tiré de la vie de tous les jours. Dans un langage limpide, clair et concis, elles ont eu recours à divers scénarios pour soutenir leur thèse que les femmes ne sont pas responsables des violences sexistes qu’elles subissent.

L’un des scénarios représente une fille qui est chez un garçon qui n’est pas son petit ami, très tard vers 10 heures du soir. Le garçon la viole : est-ce qu’elle est responsable ? Naika a répondu pour dire que les violences sexuelles se font aussi en plein jour, l’heure n’est pas une raison et la fille n’est pas responsable en aucun cas de son viol. Parce que le viol détruit les gens, la fille n’aurait jamais planifié de faire quelques choses qui pourrait la faire autant souffrir.

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Avec beaucoup de fierté, Madame Nadine Louis, fondatrice de la Fondation Toya, a clôturé la causerie en survolant l’histoire du féminisme haïtien mais, surtout elle est revenue sur les acquis au cours du long chemin parcouru par les adolescentes et les mentors qui les ont accompagnées. « Dans 10, 15, 20 ans, le leadership d’Haïti sera entre les mains des femmes », a-t-elle conclu.

Tout au long de la causerie, les adolescentes ont pointé du droit la normalisation et la  banalisation du sexisme qui, selon elle, passent comme une lettre à la poste. Voir les filles à l’œuvre démontre clairement que le pari de former les leaders de demain est gagné par la Fondation Toya, parce que la relève féministe est d’ores et déjà  assurée  par ces adolescentes qui se disent engagées dans la lutte féministe et qui comptent à l’avenir mettre sur pied une organisation pour défendre les droits des femmes.  

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire.


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