« Fòk yo la » : une campagne pour inciter plus de femmes à s’impliquer dans la politique

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La deuxième phase de la campagne « Fòk yo la », lancée en décembre dernier et qui a ciblé plusieurs villes de province, a touché à sa fin ce mois-ci. La membre du Conseil de Direction de Fòk Yo La, Monique Clesca s’est dit vivement satisfaite de ce programme qui vise à informer, à communiquer sur la promotion du leadership féminin et de la participation active des femmes aux processus politiques et décisionnels aux niveaux de l’Etat.

La politique est perçue comme un métier d’hommes ; où elles se voient trop souvent marginalisées. Pour pallier au manque de femmes dans les postes décisionnels importants et pour ainsi sensibiliser ces dernières à la nécessité de s’impliquer dans les affaires de l’Etat, l’équipe de Fòk yo la  a initié cette campagne ayant touché, pour sa deuxième phase, de nombreuses villes de province, selon les informations obtenues de la structure. 

Une deuxième phase « réussie »

« La première phase était une campagne avec une approche plutôt média sociaux, média de masse », a fait savoir Monique Clesca, dans un entretien accordé à Mus’Elles.  « La deuxième, poursuit-elle, consacrée à la proximité, était axée sur des activités où le face à face était privilégié avec des conférences, des formations, des ateliers et des théâtres de rue. Elles [activités] étaient destinées à des villes de province comme Dondon, Jacmel et Saint-Marc, les plus petites villes pour être plus proches des femmes », a confié M. Clesca, membre du Conseil de Direction.

Pour que ces activités aient lieu, l’entité qui n’était pas présente sur les lieux a opté pour une méthode de jumelage en collaboration avec des organisations locales, des associations de femmes professionnelles, ce qui implique beaucoup plus de partenaires locaux. 

Pour Mme Clesca, cette deuxième partie est une réussite « dans la mesure où on peut parler ouvertement de la place des femmes en politique, que les femmes sont capables de se rendre compte que la politique n’est pas leur premier choix de carrière, qu’elles prennent conscience qu’il doit y avoir plus de femmes juges dans les tribunaux pour traiter les cas de violences sexuelles, par exemple ».

Par ailleurs, nous ne ciblons pas uniquement femmes mais des femmes intègres, ayant des valeurs morales et qui croient que ses paires ont des droits, a-t-elle poursuivi.   

« On n’a jamais eu en Haïti une approche systémique pour connaître la raison de l’absence des femmes dans la sphère politique, encore moins une pour les inciter à l’intégrer. Non pas pour le pouvoir, mais pour un changement positif qui sera bénéfique pour elles et pour leur communauté », a-t-elle souligné l’experte en communication et en développement international.

« Fòk yo la » : plus qu’une campagne, désormais un projet pour impacter l’avenir

Tenant compte de l’impact positif que la deuxième phase a entrainé,  « Fòk yo la » est désormais un mouvement. De ce fait, l’équipe organisatrice compte créer un Comité d’Action Politique (CAP) qui, sur le long terme, aura pour mandat de soutenir des femmes candidates ou celles intéressées par la politique.

En guise d’accompagnement, la structure leur donne des formations de par lesquelles elles apprennent  beaucoup plus de choses liées au secteur. Qu’elles s’inspirent particulièrement de celles qui ont exercé avant elles. Qu’elles comprennent également pourquoi il n’y a pas beaucoup de femmes qui font de la politique, un point qui, selon Mme Clesca, est important à fouiller. Seulement 2.7  de la dernière législature était constituée de femmes, 8% à la députation, 10% de candidates au sénat, selon les statistiques fournies sur leur site.

Il existe un réel problème quant à la sou- représentativité des femmes dans la politique. C’est d’ailleurs pour cela que Fòk yo la  promeut une transformation sociale. Elle doit commencer par un changement de comportements. Les premiers concernés sont les enfants, la façon dont leur parent les éduque.

« Pour que ce changement soit possible, tout le monde doit s’y mettre, les femmes ainsi que les hommes car ce qu’il nous faut, c’est une société démocratique. C’est une lutte pour la démocratie et l’égalité contre l’exclusion des femmes », recommande Mme Clesca, écrivaine et journaliste.

La campagne Fòk yo la , fut présentée au public le 20 mai 2021. Ses deux premières étapes sont financées respectivement par l’Union Européenne et le Canada.

Diane Bissereth


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