Flore Kafë. Voilà une artiste avec un style qui nous happe dès les premières notes égrenées. Un grain de voix avec lequel certain.e.s mélomanes renouent, il y a quelques semaines, avec son nouveau titre vidéoclipé « Chofe san rete ». Depuis Montréal où elle réside et continue de tailler un nom dans la filière musicale, elle s’est entretenue avec Mus’Elles.
On l’avait découverte à travers son EP titré 2.0 sorti le 1er juillet 2021. Ce projet comportait quatre titres : « Faisons l’amour », « Se yon moman », « Rideau de rubis » et « Chofe san rete », ce dernier titrequi a bénéficié d’un beau clip sorti le 1er avril dernier et qui compte déjà plusieurs milliers de vues sur YouTube.
Boulimique, conviviale et pleine de talent, Flore Kafë s’est jetée dans sa propre création en 2009. Sa chanson « Maman », sortie la même année, était déjà présentée dans les colonnes du journal le Nouvelliste qui y voyait l’annonce d’une voix et d’une personnalité qui n’allaient pas targuer à se faire connaître dans le milieu musical.
Source|Flore Baronne : une artiste pleine d’avenir
Flore Kafë, de son nom d’État civil Laguerre Marie Monise née le 18 février 1979, est de ces êtres qui tombent pour tout ce qui touche à l’art. Et ce, elle le confesse, depuis son plus jeune âge: de grandes stars de la musique comme Tina Turner, Michaël Jackson et beaucoup d’autres qu’elle chantait volontiers, lui ont toujours fait, dit-elle, une très grande impression. Plus près de nous, Boulo Valcourt. La voix du feu guitariste et chanteur populaire des années 70-80 l’a séduite. Mais surtout cette belle manière qu’avait le compositeur de chanter la mer turquoise de l’Île dans laquelle Flore Kafë nageait.
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Si la fille cadette du feu maire Wilchy Laguerre était ainsi penchée vers le chant, cela n’a pas été néanmoins le cas pour la danse et le théâtre : Flore Kafë confie avoir imité les grands comédiens à la télé et avoir dansé sur des rythmiques du célèbre groupe antillais, Kassav.
Dans cet élan pour les arts que développe l’ancienne élève du CFC et ancienne concurrente du concours de Miss Vidéomax, la peinture n’est pas en reste.
« Flore Kafë fait de la peinture numérique en inventant ses propres techniques avec des couleurs folkloriques comme sa musique, d’ailleurs, faite d’utilisation d’instruments spéciaux, aussi colorée que la lumineuse ARTISTE, respectueuse et toujours souriante ».
Des rêves plein la tête
Flore Kafë, ancienne finaliste du concours Marina du Ministère de l’Environnement et de la SEMANAH, est une artiste chez qui ça bouge : elle travaille sur un album de 10 chansons sur lequel elle pense avoir la collaboration de grosses pointures de la musique haïtienne et antillaise dont Eric Virgal, actuellement son mentor et co-producteur du projet, ainsi que le chanteur de compas Joseph « Ti-Joe » Zenny Jr et la jeune chanteuse qui assure sa chorale.
Humaniste, parallèlement elle se bat pour donner corps à des rêves de servir, en faisant de l’humanitaire en Afrique et en Haïti. « Flore Kafë rêve d’avoir une fondation en son nom ou simplement d’honorer la mémoire d’un personnage qui a travaillé pour le bien de l’humanité », dit-elle à la troisième personne comme elle fait tout le long de l’entretien. L’artiste confie travailler aussi sur des campagnes de financement pour des organismes à but non lucratif.
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Flore Kafë est journaliste à la Radio-centre-ville à Montréal où elle présente tous les matins les sujets d’actualité dont la guerre en Ukraine ou celles sur la Covid-19. Celle qui travaille depuis près de 10 ans au près du Bureau de Presse du Ministère de l’éducation Nationale, a fait des études en Gestion des Affaires à L’Inaghei (Institut Nationale d’Administration de Gestion et des hautes études Internationales). L’Inaghei qui l’a marquée si tant qu’elle ne fait pas économie de partager une anecdote.
« Elle est tombée enceinte de sa fille unique, Christine Shéwill à la toute première année et a continué ses études sans manquer une seule session », prend-elle plaisir à raconter.
La musique de Flore Kafë, mélodique, est riche de belles inspirations et de couleurs qui n’ont rien à envier aux autres artistes du monde. Un style sobre et poétique, propre à l’artiste. Et capable d’interroger ou de dialoguer même avec ceux qui n’auraient pas compris la langue qu’elle chante.
« Ses textes poétisés sont souvent en des vers simples, une structure musicale qui attire même la personne qui ne maitrise pas sa langue », dit-elle.
Adlyne Bonhomme
