Everything but a man, profil de la femme noire forte et indépendante

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D’une durée d’une heure et cinquante minutes, Everything but a man est un long-métrage américain qui met en vedette Nnegest Likké, Monica Colhun et Jimmy Jean-Louis.

  Vanessa Price est une brillante avocate afro-américaine. N’étant ni engagée ni mariée, elle se consacre à son travail et en fait une priorité. Elle a vécu une aventure avec son moniteur de  sport  qui se termine en queue de poisson puis une liaison tumultueuse avec un ouvrier du nom de Max. Une liaison où les principes ou encore les  idéologies de Vanessa se retrouvent vite bousculées car Max est marié et père de deux enfants vivant en Haïti. Prise entre le marteau et l’enclume, et, touchée par son histoire, Vanessa l’aide tout de même à obtenir la carte de residence américaine dite Green card (carte verte, ndlr). Elle l’accompagne revoir sa famille qu’il n’avait pas vu depuis cinq ans et réalise enfin qu’elle n’a pas sa place dans le paysage.

  “Everything but a man” aborde au préalable une perception,  assez courante,  de la femme noire qui a réussi sur le plan professionnel ou encore qui s’accroche fermement à sa carrière mais qui parfois remettent aux calendes grecques leurs projets amoureux. Dans un épisode tiré du film: Vanessa recadre son moniteur de sport après qu’elle l’a rencontré dans un magasin de chaussures avec une autre femme et le vire pour irrespect et insolence. Celui-ci  l’insulte et le traite de frustrée. “ Aucun homme ne voudra être avec toi”, lui lance t-il. C’est comme si la réaction de Vanessa était disproportionnée ou exagérée. Etre traitée de personne devant une autre femme alors qu’ils couchaient ensemble n’aurait pas dû la froisser autant. Mais comment? Le type n’éprouve d’ailleurs aucune  gêne. Il rajoute:” Ne m’appelle pas quand tu auras besoin de quelqu’un pour te satisfaire “. Belle répartie de Vanessa qui enchaîne avec un” Tu flottes dans du M”. Tout au long du film, Vanessa est criblée en raison de son statut. Elle est une femme noire, indépendante et célibataire. D’ailleurs lorsqu’elle sous-entend qu’elle ne se laisse pas marcher dessus parce qu’elle a travaillé pour avoir tout ce qu’elle a et qu’elle est forte; Max lui dit qu’elle est dure mais pas forte.

 Le long-métrage, “Everything but a man”, se déroule dans deux pays: Les États-Unis et Haïti. Plusieurs références de la culture haïtienne y sont d’ailleurs glissées par exemple, on peut délecter la chanson “ Istwa dwol” de l’artiste Bélo . Il y a aussi l’évocation du séïsme du 12 Janvier 2010. Mais ce qui est d’autant plus intéressant dans ce film, c’est le choc des moeurs. C’est comment on passe d’un contexte culturel à un autre. Vanessa accompagne Max à une fête et celui-ci se frotte à une fille en dansant. Vanessa se fâche et s’en va. Max lui rattrape et lui explique que dans son pays tout le monde danse avec tout le monde à une fête (Allez croire, que c’est vrai!). Dans un autre extrait, Max confie à Vanessa que dans son pays, un homme ne se sert pas à manger tout seul (Allez croire que c’est vrai!), mais c’est à sa femme de le faire carrément! Dans Everything but a man, on constate aussi la complexité des relations humaines, en général. Vanessa est amoureuse de Max et sa femme Belle interprétée par Gessica Généus, qui la rencontre pour la première fois le remarque aussitôt. Une conversation entre les deux femmes démontre combien les sentiments peuvent surgir subitement et combien il est difficile de s’en défaire. Quand Vanessa demande à Belle si elle pourrait accepter qu’elle soit comme la maîtresse de Max; Belle lui répond qu’elle est la femme de Max, la mère de ses enfants et qu’il ne pourra jamais la quitter. “ C’est à moi de demander si tu pourras accepter cela?”, persiste Belle.

Ce film qui ne fait pas l’économie de certains stéréotypes n’empêche pourtant pas de questionner  le mythe de la femme noire forte et indépendante qui est censée être frustée, aigrie, incapable d’une relation d’amour… Comme Vanessa l’a souligné à son assistante; “S’il veut être avec toi, il respectera ta carrière. Il ne te demandera pas de la mettre sur pause”. Alors si “Everything but a Man” se traduit littéralement en français comme “Tout sauf un homme”, peut-être le message le plus captivant de ce film c’est de montrer que de trouver un partenaire pour une femme n’est nullement suffisant. On ne peut oublier tout le reste. Le reste n’importe d’ailleurs pas peu…

Jessie Lisa A.R TATAILLE


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