En residence à la cité internationale des arts, Séphora Monteau prépare son premier long métrage

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L’une des dix lauréat.es de l’édition 2022 du programme TRAME, la réalisatrice et photographe haïtienne Séphora Monteau, est accueillie à la Cité Internationale des Arts pour un séjour de trois mois sur le site de Marais, à Paris. La co-réalisatrice de « Twa fèy » travaille sur le dossier de production de son premier long-métrage: « Non, je n’ai pas trouvé  l’Eldorado ».

Fuir la précarité, partir pour un meilleur lendemain : combien d’entre nous tous ont entamé ce voyage, les étoiles plein les yeux, en quête de l’Eldorado? Combien ont cru, comme dit le proverbe, que « l’herbe est plus fraîche ailleurs » ?  Beaucoup. Et combien l’ont trouvé? Une dizaine? Une centaine? Aucun chiffre ne peut être avancé, car malgré les mauvaises conditions de voyages spécifiquement clandestins, nos compatriotes bravent continuellement les mers orageuses, s’exposent à la piqûre des animaux venimeux des forêts et mettent en péril leurs vies. Tout ceci, c’est parce que « partir ou rester » reste un énigmatique choix qu’on doit coute-que-coute faire.

Ici, il n’y a rien pour ceux qui  partent. Et que reste-t-il à ceux qui souhaitent revenir quand les nostalgies commencent à noircir les journées pourtant si longues? Que retrouveront-ils après des années d’absence ? Les repères auront-ils changé ? Le premier long métrage de la réalisatrice haïtienne Séphora Monteau,  “Non, je n’ai pas trouvé l’Eldorado”, part justement en quête de ces réponses.

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Un récit intime

« Non, je n’ai pas trouvé l’Eldorado », traite de l’exil, du départ en masse de ces nombreux jeunes qui quittent le pays,  de tous ceux qui en rêvent mais qui n’ont pas les moyens pour partir. « Ce film est le récit intime de ma quête de jeune femme et de mère face à la question de l’exil et d’un ailleurs si souvent fantasmé. Cheminement qui convoque et entrelace les différents destins des femmes de ma famille. Celles qui sont parties reconstruire une vie ailleurs ou que l’exil a fait tout perdre », explique-t-elle dans un entretien qu’elle nous a généreusement accordées. « Les jeunes de ma génération qui partent en masse, ceux qui rêvent de partir mais ne peuvent pas et ceux qui ne sont plus parmi nous », raconte la réalisatrice à propos de son long-métrage.

Séphora Monteau est réalisatrice, photographe et vice-présidente de l’association Sine Nouvèl, une association qui rassemble une pléiade de jeunes photographes et cinéastes. Elle séjournera à la Cité Internationale des Arts pendant trois mois. Une résidence qui lui permettra, de son aveu, de terminer l’écriture de son premier long-métrage, un travail qu’elle a débuté depuis un an et demie. Elle ajoute, d’ailleurs, que son objectif est de « sortir de cette résidence avec un dossier de film susceptible d’être présenté à un comité de production ».

Aux portes d’un grand réseau

Bien heureusement, la réalisatrice ne manque pas d’accompagnements nécessaires pour atteindre son objectif, quoiqu’elle admet qu’écrire ce film est presqu’une torture parce qu’elle lui faut accoucher « des choses très dures à porter ». Néanmoins, elle bénéficie d’un atelier de logement, d’une bourse de création, d’une carte où elle peut avoir des tarifs réduits à l’entrée des musées ou autres activités culturelles et artistiques.

Le programme TRAME a été initié en 2019 et est destiné à des artistes francophones du monde entier, selon ce qu’on peut lire sur la page officielle de la CIA Paris. Considérée comme un grand réseau de résidents, la Cité a reçu 354 candidatures pour l’édition 2022 du programme et dix lauréat.es de pratiques artistiques variées ont été sélectionné.es pour rentrer en résidence. Ce sont : Rebecca Akoun, Rachid Boukharta, Ange Kayifa, Joseph Kwilemba Kasau, Pierrette Mondako, Deicy Sanches, Othman Selmi, Marina Stanimirovic,  Stephan Weitzel.

En réaction à cette sélection, Séphora Monteau a confié que  c’est une grande opportunité de pouvoir bénéficier de cet espace de résidence. « C’est un grand réseau avec des artistes de divers horizons et de pratiques artistiques variées. Ce sont de belles rencontres », a-t-elle argué.

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Jessie Lisa A.R TATAILLE


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