Décès de la féministe Monique Dauphin, Kay Fanm salue son parcours

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Connue pour son engagement à la cause féministe, l’annonce de la mort inopinée de Monique Dauphin a attristé les organisations et collectifs féministes en Haïti, notamment Kay Fanm. Dans une note parue en ligne ce mardi 24 janvier, l’organisation féminine salue le parcours et le départ de cette “brave” militante.

“Kay Fanm, est profondément touchée par le tragique décès de la féministe haïtienne Monique Dauphin, lors d’un incendie à son domicile, le samedi 21 janvier 2023, à Montréal”, lit-on dès le premier paragraphe. En effet, selon le témoignage des proches de la septuagénaire, elle serait décédée “asphyxiée”, inhalant une forte quantité de fumée provenant d’une résidence voisine en feu. Hélas, le lendemain dans la matinée, sa mort a été déclarée après avoir été transportée d’urgence dans un centre hospitalier a indiqué le journal de Montréal.

Cette disparition tragique est percue par Kay Fanm comme une “douloureuse perte pour la communauté haïtienne de Montréal et pour le mouvement féministe”. La présidente de la dite organisation Danièle Magloire a confié à l’agence en ligne AlterPresse avoir été choquée par la malheureuse nouvelle. “On ne pourrait pas imaginer cette mort pour Monique”.

Par ailleurs, celle qui est considérée comme la première maison d’hébergement pour femmes et filles violentées en Haïti, est revenue sur la solide carrière de cette grande dame, qui a marqué à l’encre indélébile l’histoire du féminisme haïtienne. Défenseuse du vodou, Monique Dauphin est membre de la première équipe ayant oeuvré au ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes d’Haïti entre 1995 et 2001, à une époque où le mouvement féministe haïtien ambitionnait l’instauration légale et formelle d’une telle institution.

Monique Dauphin est également cette militante qui se battait pour la “participation citoyenne et politique des femmes”, d’où sa contribution dans la création du Comité du 3 avril. À ce propos, un extrait du message de la sociologue Danièle Magloire a été également publié rappelant l’origine du 3 avril. Une date qui remonte à 1986 marquant la marche historique des femmes en Haïti. Et 10 ans plus tard soit en 1996, elle allait être consacrée, “Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes”. Évidement Monique Dauphin y avait son empreinte.

Laissant le pays en direction du Canada, précisément à Montréal, Monique Dauphin n’a pas cessé de se battre pour le sort des siennes. Elle a été responsable du dossier femmes à la Maison d’Haïti à Montréal, jusqu’en 2016. Elle a fait également office de membre du conseil d’administration du Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec. Monique Dauphin est la réalisatrice du documentaire, “Mami Wat”, qui traite des facettes de l’histoire et de la vie des femmes de descendance africaine à Montréal et de leur apport à la société québécoise (1991).

En outre, Kay Fanm envoie ses sympathies aux membres de la familles et aux proches de la défunte. Sa fille Melissa Dauphin dans une interview accordée au journal Métro a exprimé sa peine. ” C’est dur, c’est trop dur. La famille se tient ensemble pour traverser cela”.

Shylene Prempin


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