Cindy Gazenor, pour l’amour de l’artisanat du textile

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Cindy Gazenor, à la fois, artisane, entrepreneure et décoratrice intérieure se qualifie comme une passionnée de la peinture. La pdg de Cingi’s Créations ne jure que par le mariage des images et couleurs sur du tissu. C’est son havre de paix. « Je peux diminuer mes fréquences de production mais je ne peux pas arrêter de peindre ».

L’artisanat haïtien, source de créativité et d’originalité est un secteur où les talents s’éclorent, se perfectionnent continuellement. Jeunes, femmes et hommes s’aventurent corps et âme dans cet univers palpitant où souvent l’amour du métier ne suffit pas. Audace, risques, grain de folie font bon ménage chez Cindy Gazenor, une artisane du textile qui a déposé valises et pinceaux sur le continent africain, précisément au Sénégal.

Se spécialisant dans la peinture sur tissus, l’artisane peut être désignée d’artiste née, comme c’est le cas pour beaucoup dans ce domaine. N’ayant pas fait de grandes écoles d’art, néanmoins le talent n’est plus à prouver avec sa participation dans de nombreux expositions en Haïti ou ailleurs. Sous le siège d’une maman couturière, dès l’âge de 7 ans elle jouait au peintre. La paintgirl, attendra jusqu’en 2012 pour entamer une carrière d’artiste en convertissant les travaux de sa mère en artisanat textile.

Autodidacte dans un premier temps, Cindy Gazenor a pu compter sur l’habileté de deux illustres peintres haïtiens, Harold Alphonse et Mondy Pierre Auguste qui ‘ont aider à mieux maîtriser ses coups de pinceau. « Ils m’ont enseigné la peinture sur tissu et les techniques pour réaliser une toile ». Continuant à se parfaire avec les cours en ligne, l’artisane s’inspire de tout ce qui fait partie de son environnement : « des livres, des films, d’une promenade en nature, des voyages, etc. Parfois je fais aussi confiance à mon intuition tout simplement ».

Des coussins peints par Cindy Gazenor

Avec l’âme d’une exploratrice, chaque voyage de la créatrice dans un pays étranger influence positivement ses œuvres. Par ailleurs, elle ne se limite pas aux tableaux. La décoratrice traîne sa touche saupoudrée des couleurs du terroir au salon, dans la chambre à coucher et même sur le tapis de la salle de bain… « Pour les créations textiles, je choisis des motifs qui ont rapport au paysage, la nature morte ou juste une abstraction. » Mais avec les commandes personnalisées, le client est roi.

Cependant produire dans un pays commeHaïti est une tâche ardue. « Parfois ça me dérange quand on n’apprécie pas vraiment le travail d’un artisan, ou que je sois obligée de souffrir dans l’ombre quand le pouvoir d’achat baisse dans mon pays. » Bien qu’elle ne vit plus ici, la travailleuse de l’art ambitionnait une grande vision pour ses activités sur le sol haïtien. Car, au départ, l’idée était de porter l’atelier à un niveau supérieur, où ses œuvres pourraient être commercialisées à grande échelle. Hélas ! « Une entreprise a besoin de grandir tout comme un être humain. Sinon elle meurt. En Haïti, l’artiste ou artisan tourne en rond et parfois n’arrive pas à gravir les échelons et passer à une autre étape », se plaint-elle. La détentrice d’un diplôme en gestion des PME et d’une maîtrise en direction commerciale veut être capable de vivre uniquement de ses créations dans un avenir proche.

Une entreprise a besoin de grandir tout comme un être humain. Sinon elle meurt. En Haïti, l’artiste ou artisan tourne en rond et parfois n’arrive pas à gravir les échelons et passer à une autre étape.

Au lieu de voir le verre à moitié vide, Cindy Gazenor reste dans l’optimisme et prône la valorisation des travaux de nos artistes. « Par exemple en multipliant les modules de formation, les festivals, les musées d’art et tout ce qui pourrait mettre à la fois les artistes et le pays sous les projecteurs de l’international ». De son côté, elle dit être prête à accompagner ceux et celles qui veulent se lancer dans le secteur. Aux débutantes, elle vous conseille la pratique. « Ne craignez pas de rêver grand les filles. Parfois on dira que vous êtes folle, mais il faut un peu de folie pour réaliser des choses extraordinaires ! » lance-t-elle.

Force et courage à toutes ces femmes qui veulent vivre de leur métier. Militons et travaillons pour la survie et l’expansion de l’artisanat local.

Ne craignez pas de rêver grand les filles. Parfois on dira que vous êtes folle, mais il faut un peu de folie pour réaliser des choses extraordinaires .

Shylene Prempin


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