Cherlie Rivage revient tout en « Kadans » !

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6 ans après la parution de « Mots d’ailes » aux éditions des vagues, Cherlie Rivage est dans notre collimateur avec un  deuxième recueil de poèmes au titre plutôt évocateur « Kadans ».

Paru chez Floraison l’hiver dernier, le livre sera en signature le samedi 2 octobre prochain à partir de midi au centre culturel Pyepoudre à Bourdon au prix de 350 gourdes.

Certain.e.s auront vu une pause plutôt longue, quand on évoque 6 ans de distance entre les publications; certains auront même imaginé 6 ans de pause nette. Cherlie ne chôme pourtant jamais : elle est depuis devenue une passeuse de lettres de plus en plus active, proposant des lectures, rencontrant des auteurs autour de leur travail et cherchant somme toute, de nouvelles plages pour poser les tentes de la parole littéraire, particulièrement, poétique.

Avec sa plateforme Banquet poétique, aidée par d’autres jeunes du milieu, Cherlie signe d’ailleurs tant d’initiatives remarquables. Notamment le festival « Les rendez-vous de la poésie contemporaine», qui se propose tous les ans à travers un département du pays d’inscrire les écoles véritablement dans la pratique de la poésie et de mettre ainsi les mains des écoliers au contact de la pâte du langage.

Pour revenir à « Kadans » qu’on n’avait pas quitté, car le schéma est le même dans les activités mentionnées que dans le recueil : le combat étant partout de chercher à libérer la vie. La vie volée, violée et prise en otage depuis trop longtemps.

« Kadans » : c’est un deuxième beau titre pour Cherlie Rivage, il faut le souligner, au passage. On ne peut pas dire d’elle déjà avec deux titres seulement, ce qu’on dit de Françoise Sagan, les comparaisons etant assez souvent arbitraires, mais le génie des titres, cela se précise.

Dans « Kadans », Cherlie confirme être dans une métaphore de mouvement. On n’avait peut être pas entendu siffler un ramier dans « Mots d’ailes », son premier recueil paru en 2015, mais c’est tout pareil.

Yanick Lahens, dans une vidéo commentant « Kadans », souligne le fait que Cherlie Rivage est une grande marcheuse. D’où l’image de l’oiseau osée plus haut. On capte rapidement chez elle ce désir d’appropriation des lieux de Port-au-Prince et du reste du pays. Pas pour s’y amuser, mais pour nommer. Nommer le sang. Le terrible du quotidien des gens. La peur. La perte. L’amour aussi, avec toute la liberté que cela suppose.

« Kadans », c’est dans la famille de danse. Des pas s’y entendent. Des gestes s’y voient. Des corps y semblent bouger. Y bougent, même. Des mots comme des styrènes y flottent jusqu’à donner l’impression de vouloir se défaire des pages, car tellement vraie et flagrante, la réalité qu’ils assument.

« Kadans », ça n’est pas bouger pour le simple plaisir de bouger et saisir une certaine grâce dans la beauté du corps en mouvement. Mais bouger pour un refus de continuer de s’accommoder avec le réel blessant dont est fait notre quotidien.

« Kadans » c’est un cri de vaillance pour ouvrir les horizons et  fertiliser par l’action l’espoir d’un temps de vivre.

On souhaite bon vent à Cherlie Rivage pour cette première du livre le samedi 2 octobre prochain au centre culturel Pyepoudre.

Ici, un extrait du receuil:

« Pòtay Leyogan ak

sonmèy li mouye

Krèp krap krèp krap

Pòtay Leyogan kreve »

« mwen bezwen

yon powèm vanyan

pou

deklete rèv lavi boule pye atè »

Adlyne Bonhomme


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