CERREMEN : conférence débat sur la migration et les violences basées sur le genre à l’occasion de la journée internationale de la violence faite aux femmes

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Le jeudi 25 novembre 2022, à l’occasion de la journée internationale de la violence faite aux femmes, le Centre de réflexion et de recherches sur la migration et l’environnement (CERREMEN) a organisé dans les locaux de IERAH, une conférence débat sur la migration et les violences basées sur le genre.

‘’Expulsion des migrant-e-s haïtien-ne-s de la République Dominicaine et violence de genre. Quels enjeux pour une migration sûre, ordonnée et régulière ? ‘’ C’est autour de ce thème que le professeur Hancy Pierre et la journaliste et militante des droits de l’homme, Colette Lespinasse se sont entretenus avec le public.

Colette Lespinasse, dans sa communication claire et précise, regrette d’abord le fait que les haïtien-ne-s soient obligé-e-s de migrer un peu partout pour vivre, notamment en République dominicaine. La militante des droits de l’homme croit entre autres que « si l’on veut avoir à l’avenir une réalité différente de celle qu’on a maintenant par rapport à l’expulsion  des migrant-e-s haïtien-ne-s expulsé-e-s de la République dominicaine ; si l’on veut que cela se fasse dans l’ordre et le respect de ces derniers, il nous faut un État haïtien soucieux de sa population et qui soit à même de la protéger où que puissent se trouver ses membres », dit-elle. Elle pense que l’État haïtien doit aider à résoudre le problème de papiers des haïtien-ne-s en République dominicaine aussi, qui est un facteur important. Elle croit par ailleurs que les fonctionnaires du consulat haïtien là-bas doivent avoir un meilleur regard sur la population haïtienne en République dominicaine et s’informer de la vie des haïtien-ne-s battu-e-s, celleux qui se retrouvent en prison et sur la situation de celleux qui travaillent dans les bateys, notamment.

« Il faut un plaidoyer en vue de faire respecter les accords qui ont été signés sur la manière de faire les expulsions »,  encourage la militante, qui appelle l’État à collaborer avec la société civile pour un meilleur appui aux migrants expulsé-e-s.

Madame Lespinasse croit qu’il faut des dénonciations au niveau international et un document légal par rapport aux femmes pour tous les abus et violences dont elles sont victimes juste parce qu’elles sont des femmes. « Les expulsions doivent prendre en compte la situation des femmes. Ayant des responsabilités particulières, les femmes ne doivent pas être expulsées comme le font les autorités dominicaines », explique la militante qui croit qu’il faut un plaidoyer contre toutes les formes de violence exercées contre les femmes et les filles dans les sociétés. Elle dit par ailleurs regretter le fait qu’il y a une certaine banalisation des violences dont elles sont victimes.

Le professeur Hancy Pierre a, quant à lui, évoqué la situation de l’invisibilité des femmes en général, mais en particulier des migrantes haïtiennes en République dominicaine. Il présente l’invisibilité des femmes comme une préoccupation majeure, mais qui est prise en compte que récemment par des organisations de femmes en République dominicaine et en Haïti, comme Sofa, MUDHA, GARR, etc.

Professeur Hancy Pierre soutient l’idée d’un savoir situé, qui met l’accent sur l’expérience valorisée par les femmes en termes de relation de pouvoir et relation de savoir. Il fait savoir que l’invisibilité des femmes a des enjeux politiques. Il croit que le discours qui place les femmes comme des êtres subalternes doit être dépassé. Ce qui aura l’avantage de sortir les femmes de ce cliché faisant croire qu’elles sont dénuées de capacité de production de savoir.

Professeur Hancy Pierre dans son document de présentation avance comme besoins entre autres en termes de migration sûre, ordonnée et régulière, qu’il faut le renforcement des capacités des migrant-e-s dans la formation technique adaptée et le savoir vivre. Il croit également que la reconnaissance de leurs droits et devoirs et l’accès à des services de base en liens est essentiel à des initiatives et à l’éthique de gouvernance binationale de la migration.

Adlyne Bonhomme


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