33 ans bien sonnés pour l’organisation féministe « Fanm Deside »

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Basée dans le Sud-Est d’Haïti, à Jacmel, l’organisation Fanm Deside a célébré, mardi 22 Mars, son 33e  anniversaire. Sous le  thème « Fanm Deside ap pike pou pi devan », elle renouvelle ainsi son engagement dans la lutte pour le respect des droits des femmes, particulièrement celles qui sont les plus vulnérables.

Les membres de la structure Fanm Deside ont marqué cette nouvelle année d’existence par deux grandes activités qui ont donc été organisées à la ville de Jacmel,  La première, un grand concert caritatif organisé le 19 mars 2022 et dont les  fonds récoltés seront versés au « Centre Magalie pour La Vie », une  maison d’hébergements qui accueille des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre.

33 ans de durs labeurs

« Le Centre Magalie pour la vie est l’une des plus grandes réalisations de Fanm Deside. Nous avons décidé de le soutenir car il est l’un des mécanismes de prise en charge de l’entité qui répond à certains besoins en termes de protection des femmes et des jeunes filles victimes de violences », a confié Ludgine Dauphin, responsable de communication.

La seconde activité était une soirée cocktail, organisée trois jours plus tard autour du thème Vin konnen Fanm Deside. Elle a permis de présenter au grand public un ensemble d’informations et de réalisations effectuées au sein de l’équipe pendant ces trente-trois années, révélant ainsi tout ce qui a été concrétisé depuis les prémisses  de l’organisation.

« La valeur ajoutée de cette célébration se résume en des rétrospectifs sur le travail réalisé au cours des 33 ans de labeurs acharnés, de combats, de défaites et aussi de réalisations, en vue de fixer de nouvelles perspectives d’actions dans un contexte sociopolitique fragile et d’instabilités aiguës afin de maintenir en vie l’organisation et faire avancer la cause des femmes », a expliqué Ludgine, journaliste de profession et membre de Fanm Deside depuis 2009.

Fanm Deside et le combat féministe

Fanm Deside est une organisation féministe de promotion et de défense des droits des femmes et des filles. Elle est fondée le 22 mars 1989 par 13 femmes haïtiennes et trois (3) Sœurs religieuses de l’Institut Notre-Dame du Bon Conseil de Montréal. Étant en mission à Jacmel, ces religieuses ont été témoins de la précarité qui sévit dans la région, car elles étaient fréquemment abordées par des femmes démunies désirant un support économique. Elles se sont inspirées de ce besoin flagrant d’appui financier pour inciter ces mêmes femmes à se mettre ensemble afin de combiner leurs faibles gains pour le développement de la communauté. D’après Ludgine, l’organisation n’avait pas une visée féministe à ses débuts.

Au fur et à mesure, ces femmes se sont rendu compte que les problèmes auxquels elles étaient confrontées quotidiennement sont liés à des discriminations structurelles qui dépassaient leurs situations économiques. C’est ainsi qu’entre 1990 et 2000, la nature de l’association a évolué dans un sens plus féministe.

Magalie Marcelin, militante engagée pour les droits des femmes, décédée le 12 janvier 2010, a apporté sa pierre à la construction de l’édifice. Accompagnée des femmes qui avaient rejoint l’organisation, elle a  orienté les actions de la structure dans le sens d’une prise en compte de la condition des femmes. Elle les a également donné les formations nécessaires pour assurer la prise en charge des femmes et des filles victimes de violence.

En 2001, Marie Ange Noël, ancienne membre de la SOFA, accède à la tête de Fanm Deside et impulse une nouvelle dynamique à la structure. C’est à compter de cette année-là que Fanm Deside a été considérée comme une organisation féministe qui revendique un ensemble de droits pour les femmes. Et si  l’on en croit les révélations de Ludgine Dauphin qui a retracé le parcours de l’organisation, Fanm Deside a touché des milliers de femmes jusqu’à date.

Fanm Deside est créée pour des femmes et par des femmes. Elle se définit comme une organisation de référence dans le Sud-Est. Son travail tend vers la concrétisation des droits politiques, économiques et socioculturels des femmes. Elle a pour objectif le renforcement de l’autonomie réelle des femmes pour une société plus juste, égalitaire et sans violences.

Diane Bissereth


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